Elisabeth Zana, fondatrice de NAT Association, est à l’initiative du projet EDUC’ART qui sera lancé le 28 janvier prochain à l’Alliance Française de Bangkok. Notre partenaire Gavroche l’a interviewée
Gavroche : Créer une association, l’idée vous est-elle venue tout de suite ?
Élisabeth Zana : Nous avons mon époux Jean-Claude Zana (qui a fait toute sa carrière comme reporter à Paris-Match) et moi-même créé NAT Association assez rapidement après l’horreur du tsunami qui a couté la vie à notre fille. Nous étions tellement dévastés qu’en fait nous avons surtout songé à ne pas survivre à Natacha. Nous ne pouvions imaginer notre vie sans elle, plus rien n’avait de sens. Et puis, son corps n’étant toujours pas retrouvé il nous fallait au moins attendre pour pouvoir organiser une cérémonie pour elle avant de décider de nos propres vies. Ainsi est née NAT Association, le 15 avril 2005, destinée dans un tout premier temps à aider les enfants directement victimes du Tsunami.
Natacha ne sera identifiée qu’en septembre 2005, nous l’avons portée en terre le 26 septembre, à Paris, après avoir fait rapatrier son corps. J’ai décidé immédiatement après d’essayer de venir en aide aux enfants, dans l’esprit qui animait Natacha et qui est le nôtre depuis toujours. Ainsi ai-je tout quitté pour venir m’installer en Thaïlande fin 2005 ; Jean-Claude faisant, les premières années, des Allers/Retours entre la Thaïlande et la France. Ni l’un ni l’autre ne pouvions songer à ce que NAT Association allait pouvoir développer. Ni l’un ni l’autre ne pouvions imaginer que nous pourrions survivre à ce drame. Jean-Claude est parti la rejoindre le 10 janvier 2020 et jusqu’au bout a souhaité que nous continuions à donner de l’espoir aux enfants. Pour lui comme pour moi, il s’agit du sourire de Natacha qui continue au pays du sourire. Après 18 ans, en particulier à travers Natacha School j’ai des projets plein la tête mais je suis, en même temps, en train d’organiser ma succession… Le réseau de parrainage, véritable pont d’entraide qui s’est créé dans l’urgence du drame et qui aujourd’hui s’enorgueillit de plus de 100 filleuls, certains sont désormais dans la vie active, est un vrai succès avec des histoires humaines magnifiques entre les parrains/marraines et les enfants. Ni Jean-Claude, ni moi-même, pensions que l’on trouverait des sponsors pour créer la bourse NAT Association afin d’aider les plus défavorisés à entrer à l’Université. La devise créée dès le début par Carole Sédillot, marraine de Natacha et mon amie d’enfance et Présidente de NAT Association : Naître Aider, Transmettre a trouvé ainsi tout son sens. C’est réellement cet esprit qui m’anime et qui a permis avec le soutien de tous, de venir en aide à beaucoup d’enfants et d’espérer pouvoir continuer d’en accueillir plus.
Gavroche : Pourquoi cette volonté d’intervenir dans le domaine de la culture ?
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